Il y a ceux qui modèlent le monde grâce à ta force de travail, ton acceptation silencieuse, et tes consommations. Et il y a les autres, ceux qui, croyant subir ce monde, ne réalisent pas qu’ils y participent chaque jour.
Dans ce monde saturé de désirs soufflés dans nos esprits, désirs d’acquisition, d’aménagement, de déplacement, tout pousse à la réaction. Les vitrines, les écrans, les influenceurs. Tous souriants, enthousiastes, chaleureux… parce qu’ils veulent que tu achètes.
Mais toi, dans tout cela ?
Stimulé de toute part, saturé par des sollicitations que ton esprit n’est pas conçu pour absorber, tu t’adaptes. Et on te félicite pour cela. Car l’adaptation, elle aussi, génère du profit.
Adapte-toi à la pollution : prends un antihistaminique pour calmer ton système immunitaire.
Adapte-toi à l’impermanence professionnelle : renonce à t’enraciner.
Adapte-toi à la pression sociale : bois, fume, consomme.
Adapte-toi à la superficialité relationnelle.
Adapte-toi à la désertion politique du bien commun.
Adapte-toi à ta dépossession financière : confie ton argent à ceux qui construisent le monde-usine qui t’épuise.
Mais une question essentielle surgit :
À quoi suis-je en train de m’adapter ? Et pourquoi ?
Avant de renoncer à résister, interroge ton paradigme.
Celui qui t’agite, te disperse, te fait oublier ta mortalité.
Et si ton élan intérieur avait besoin de moins ?
Et si l’avenir ne s’écrivait pas avec plus de confort, mais avec plus de justesse ?
Dans un monde qui consomme plus de trois fois ce que la planète peut régénérer, ce n’est pas l’adaptation qu’il faut glorifier… mais la résistance.
Car l’alignement intérieur n’enrichit pas les grandes marques, ne légitime pas la surveillance généralisée, ne justifie pas l’exploitation des ressources… Mais il enrichit l’âme.
Et ce n’est pas la société qui fait ton devenir. C’est la Loi cosmique, celle qui gouverne toute évolution, y compris la spirituelle.
Alors non : ne t’adapte pas à ce qui plie ton être pour ne pas déranger.
Résiste, en écoutant ce qui en toi demande moins, mais appelle plus haut.
Il faut peu de choses pour se réjouir de vivre… et pour embellir son âme.
Le premier pas peut être superficiel… ou traduire un engagement profond.
Mais peut-on aller en profondeur sans affronter une contreculture ?
Si toi aussi tu le sens, plonge dans le roman et le livre-monde.
Ils existent pour t’aider à faire un pas.
— Alexander DJIS
Extrait des Réflexions Arpenteuses
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